CSRD : se préparer au nouveau reporting de durabilité

CSRD : se préparer au nouveau reporting de durabilité

Remplaçant la NFRD (Non Financial Reporting Directive), qui fût la première étape dans la déclaration de performance extra-financière en 2017, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) marque un nouveau tournant, bien plus ambitieux et en phase avec l’importance croissante des critères ESG (Environnement Social et Gouvernance) au sein des organisations. Un changement d’ampleur qui nécessite, pour certaines entreprises, une vraie stratégie de restructuration interne.

 

Avec ces nouvelles directives, les directions financières et RSE sont largement mises à contribution. Elles vont devoir relever ce challenge et saisir les opportunités de transformation qui l’accompagnent.

 

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Valoriser plus encore les engagements des entreprises

 

« La nouvelle directive CSRD va entériner une nouvelle vision, celle où les critères ESG ont une importance comparable aux indicateurs financiers » affirme d’emblée Jérémie Benhamou, consultant Colibee et expert en stratégie RSE, bas carbone et transition énergétique. Prévue pour entrer en vigueur progressivement à partir du 1er janvier 2024, la CSRD viendra renforcer les obligations relatives à l’exercice du rapport extra-financier. L’objectif est double : pousser les entreprises à détailler leurs engagements ESG pour mieux les inciter à l’action et développer les investissements à cet effet.

 

Jusqu’ici peu contraignantes, les directives régissant les performances extra-financières n’étaient pas réellement incitatives. La CSRD vient aujourd’hui redessiner plus clairement le périmètre des entreprises, les faisant passer de « simples acteurs privés à de vraies entités économiques influant autant sur l’environnement que sur la société » détaille notre expert. Ces changements incarnent indéniablement l’avenir et la marche à suivre pour toutes les sociétés. Pour l’heure, tous les aspects de la CSRD ne sont pas encore arrêtés, et des ajustements sont à prévoir avant son adoption finale.

 

Des changements d’ampleur

 

Le champ des entreprises concernées par la CSRD ira bien au-delà de celui de la NFRD. Entreprises de plus de 250 salariés, PME cotées, ou encore les entreprises non européennes ayant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 150 millions d’euros sur le marché européen, le nombre de sociétés concernées devrait ainsi passer progressivement de 11 000 à plus de 50 000.

 

Celles-ci devront non seulement s’atteler à la production d’un rapport extra-financier incluant une liste d’indicateurs ESG plus complète qu’auparavant mais le réaliser selon un standard européen uniformisant les informations collectées. La subtilité pour les données à analyser, c’est qu’elles ne seront pas uniquement d’ordre financières mais souvent physiques sur les sujets environnementaux, sociétaux et de gouvernance. Par exemple, les entreprises devront être en mesure de communiquer leurs données sur des indicateurs tels que : les tonnes de déchets générés, la consommation énergétique en MWh, les émissions de GES en tCO2e ou encore l’égalité des salaires, etc.

 

Ce référentiel commun permettra un meilleur contrôle de la qualité et de la fiabilité du rapport sans oublier que ce dernier sera public et possiblement audité par des tiers pour en renforcer la légitimité. Des évolutions qui nécessiteront quelques restructurations à n’en pas douter mais « le défi le plus important sera celui d’intégrer le nouveau concept de double matérialité introduit par la CSRD » analyse Jérémie Benhamou. Désormais les entreprises devront détailler les conséquences de leurs activités sur la société et le climat mais aussi, inversement, la façon dont les critères ESG influent sur leur organisation (outside-in / inside-out).

 

Comment se préparer à la CSRD ?

 

Selon la maturité d’une entreprise à ces enjeux, les efforts de restructuration peuvent être plus ou moins conséquents. Dans tous les cas, elles auront tout intérêt à déployer ces changements car cette directive « est l’exemple de ce que doivent incarner les entreprises dans un avenir proche » affirme notre expert. Et d’ajouter que « il est fort à parier que de nombreuses mécaniques de marché incitatives seront progressivement introduites (taxes, subventions, quotas, etc…) afin d’orienter les entreprises dans la bonne direction ». Autant, donc, anticiper plutôt que subir.

 

À commencer par la réalisation d’un état des lieux global des pratiques actuelles en interne. De quelles ressources dispose-t-on ? Que peut-on faire avec celles-ci ? Faut-il externaliser cette transition ? Autant d’interrogations qui permettront d’établir des objectifs clairs s’appuyant sur des indicateurs adaptés à son secteur d’activité. Bien entendu, définir un cap nécessite une gouvernance solide ainsi que l’implication des bonnes directions pour superviser ces changements. Qu’il s’agisse de la direction financière, juridique ou RSE, il sera important de miser sur une vraie collaboration, et profiter des expertises de chacune.

 

Si l’adoption de cette nouvelle directive sera progressive, elle est le signe, s’il en fallait, que l’économie européenne valorise de plus en plus les entreprises vertueuses et oriente les investissements sur les projets durables.  « Demain, les États, banques et fonds d’investissements subventionneront et prêteront majoritairement à ceux qui respecteront ces critères ESG » conclut Jérémie Benhamou.

DSI : entre agilité et innovation

L’essor du digital dans tous les secteurs d’activité depuis plusieurs années a amplifié l’influence des DSI auprès des directions générales. Leur rôle est aujourd’hui devenu incontournable. Notamment dans toute entreprise souhaitant construire une stratégie de croissance et rester compétitive. C’est la raison pour laquelle, de multiples chantiers se lancent simultanément. Prenons comme exemple l’automatisation de processus métier ou la transition des infrastructures vers le cloud.  Enfin, la prise en compte des questions de cybersécurité, la gestion des compétences internes et de son écosystème de partenaires.

Cette agilité croissante des DSI est nécessaire pour poursuivre et réussir la transformation de leur proposition de valeur en réponse aux besoins des différentes directions.

Bonne lecture !

Publié le 27 juin 2023
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